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Les poèmes du poète aveugle

Les poèmes du poète aveugle
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19 février 2014

VIII - Le poète lyrique pleure le poète épique


 
tout ça tu as tout ça tu as l’amour tout ça tu as
la haine l’amour tu as tout ça la couleur de l’amour
sur les joues mal lavées de l’aube tout ça les
regards amoureux des teckels et les langueurs des chats
après les longues absences de leurs maîtres le regard
perplexe des jeunes gens devant la chair offerte en
devanture le bonheur le rire le goût de l’amour dans
la chair grenat des grenades chaudes la mollesse des
sens dans les longues soirées humides sous les tropiques
le poivre qu’elles jettent dans le sang tout ça tu as tout
ça et plus encore et plus comme le désir la soif la soif de
l’amour du désir tu l’as ça tu l’as dis-le que tu l’as dis-le moi

 

 

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24 janvier 2014

VIII - Le poète formel a faim


 
trente et un sieurs dames sieurs
dames sieurs dames il nous tend
la main parle pour la poésie parle
merci sieurs dames vingt-trois
nous tend sa main sa main c'est
comme ça il nous tend sieurs dames
à nous la main faut faire quelque
chose il tend pour la certitude
il tend merci sieurs dames sieurs
dames ne sait pas chaque jour
il tend sieurs dames la main
putain que faire la main il tend
sept-et-demi la main merci sieurs
dames pour la poésie merci sieurs
dames nous tend sa main la main

 

 

24 décembre 2013

VIII - Le poète dramatique approuve le poète lyrique


 
pas de problèmes : le présage sera ce qui va
arriver à deux filles : elles vont mourir ensemble
le même jour : pas de problème : c'est une chose
merveilleuse : celui qui travaille l'argile
juge : pas de problème : morsures de sauterelles
mouches pigeons serpents : coups d'aiguillons
des oracles : comme ceux qui font désirent adorent :
pas de problème : il est impossible d'échapper à
demain : impossible de reconnaître le bonheur :
qui touche à la colle s'encolle au feu se brûle :
pas de problème : quand la mort parle tout se
tait même l'ombre et les à-quoi-ça-sert et… :
pas de problème : demain est un nouveau jour :
fais travailler ton esclave reste le maître sacrifie
n'essaie pas considère : pas de problème : accepte

13 décembre 2013

VIII - Le poète épique résiste


 
son nom c'est Oncle Sam le Grand c'est
ainsi pas autrement on n'y peut rien lui non
plus l'est toujours en avant le meilleur chasse
le grizzli dans les vallées rocheuses ou pousse les
indiens hors de leurs réserves repère tous les
signes de piste feuilles froissées crottes de chèvres
crottin frais de mustangs saisit les crotales à mains nues
se nourrit de cactus suce les cailloux pour la soif c’est
toujours le plus beau Oncle Sam le Grand le plus grand
 
 

20 novembre 2013

VIII - Le poète poète tente de vivre

 


blanc il parle au mur blanc parle blanc
regarde blanc le mur blanc parle parle
regarde parle blanc visage blanc regard
blanc s’efface blanc œil blanc lumière blanche
vit blanc pense blanc sur blanc colore blanc
est blanc de blanc blanc comme neige glace pelure
de renard polaire peau d’ours feuille blanche
comme neige innocence vertu virginité regarde
le mur blanc sur blanc qui est blanc blanc vide
 

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11 novembre 2013

VII - Le poète officiel annonce la fin du poète épique

 


il y a d'abord la pièce où elle n'a pas mangé depuis
deux jours la feuille de papier où elle n'a rien écrit
le fauteuil où elle n'est plus et la table aussi et la
télévision éteinte et la fenêtre qui n'a pas été ouverte
depuis si longtemps que personne n'a plus la mémoire
de sa lumière et la porte qui fermée depuis six jours
et ses odeurs qui manquent son parfum sa sueur les
anguilles de ses cheveux qu'il faudrait compter un à
un les miroirs où elle ne se regardait plus le couloir
d'où rien ne chasse l'ombre le lit vide les magazines
froissés les lettres ouvertes refermées réouvertes
froissées refermées comme les placards où les
vêtements s'oublient avec toutes les chaussures dans
leurs boîtes en carton et leur papier de soie grège
il y a tout ça et ça fait beaucoup et ça fait si peu

 

 

24 octobre 2013

VII - le poète formel compose

 

quarante six ça fait quarante six quarante six quarante
six quarante six ça fait quarante six quarante six
quarante sept ça fait quarante sept quarante sept
quarante huit quarante neuf ça fait quarante neuf
quarante neuf c’est sûr quarante neuf ça c’est sûr ça
au moins c’est sûr quarante neuf et cinquante et
cinquante et un et deux et trois et quatre et cinq et
six et sept cinquante sept y’a pas ça fait ça au moins
ça c’est sûr on peut s’y tenir et ça ça c’est rassurant

 

19 octobre 2013

VII - le poète épique vit

 

l’est parti un beau matin parti s'est tiré Godefroy
Bantam s'est tiré dans le petit lait froid du matin
ventre vide sans moto ni vélo ni bagnole rien
l'est parti chien sauvage dingo paumé guidé par
le désir charnel odeurs capricieuses de houle
s'est tiré a passé des chemins crapoteux des
routes catastrophes traversé des rivières
pleines d'immondices égouts mares marais
dépotoirs de fleurs de perroquets s'est
taillé bouche cousue ventre vide poing serré
a glissé à travers le monde pour retrouver
la pluie a marné comme un noir dans la
chierie du monde s'est foutrement planté
même dans cette saleté crapoteuse de monde
d’ici-bas foutrement Godefroy Bantam 

 

 

10 octobre 2013

VII - Le poète poète s’accouple au poète poète

 

il parle la caresse des yeux l'embrasse parle une langue
elle comprend pas elle a cent ans elle est blonde vieille
fragile admirative ébahie yeux écarquillés sur ces mots
qui coulent sur ses mains ridées pli léger inquiet au coin
des yeux le regarde l'écoute veut croire ce qu'il dit dans
sa langue rude cet espoir fou qu’est sa jeunesse regarde
bouger la moustache brune au rythme des mots il roule
les mots«r» sourit parle caresse d'un flux de paroles sa voix
images un peu fausses d'un film Technicolor 

 

 

30 septembre 2013

VII - Le poète dramatique philosophe

 

besoin de vérités fortes j'ai… par exemple : «la»
« vie vaut la peine d'être vécue à condition d'en
avoir les moyens» ou encore : «je_sais_ce_que»
« je vaux pourvu que vous ne me le disiez pas»
ou encore :
« vent redresse l'arbre après l'avoir penché»
encore :
« n'existent pas» «la_vérité_existe_mais_nul_ne_sait»
« pourquoi» «elle_a_vécu_Myrto_la_jeune_Tarentine» «je»
« cherche hors du temps mon père ce héros au
sourire si doux» «très_bien_de_savoir_où_on_veut_aller»
« si on veut y aller»… … … solides des vérités solides
solides peut-être où le langage se comprend lui-même
s'ancre dans l'humus gras et riche de siècles
de cultures du moins comme on dit comme on dit

 

 

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